jeudi, 19 février 2015 14:05

VERS L’INJECTION DU BIOGAZ ÉPURÉ DANS LE RÉSEAU

Le biogaz épuré, appelé biométhane, possède des caractéristiques proches de celles du gaz distribué dans le réseau de gaz naturel (gaz "H"). Bien que l’AFSSET ait rendu un avis favorable à l’injection du biogaz agricole épuré dans le réseau de gaz naturel, celle-ci n’est actuellement toujours pas effective. En effet, de nombreux points d’ordre technique, économique, juridique, restent à éclaircir. Le MEEDM sollicité sur la question de l’injection a donc décidé de constituer un groupe de travail regroupant de nombreux acteurs de l’énergie (CRE, GRTgaz, GrDF, l’ADEME, la Communauté Urbaine de Lille, DGPE, etc ...). Courant octobre, un rapport contenant diverses propositions a été remis aux ministres concernés. Parmi les points importants, l’obligation d’achat du biogaz épuré par les fournisseurs a été proposée de même que l’idée d’un tarif calqué sur celui de l’électricité verte. Le surcoût pourrait être compensé par la Contribution au Tarif Sociale de Solidarité Gaz (CTSSG), étendue aux énergies renouvelables. Solagro, qui a réalisé une étude pour la DGEC, a élaboré une grille tarifaire. Pour le biogaz à la ferme, le tarif d’achat proposé est de 125 €/MWh (soit 1,25 €/Nm3 de biogaz épuré). Ce tarif se décompose de la façon suivante : 105 €/MWh + 5 €/MWh de prime digesteur + 15 €/MWh de prime agricole. Les questions de raccordements (canalisation, odorisation, analyse), de transport, de statut du producteur de biogaz, de la TICGN, ... étaient également au coeur des discussions. Deux projets ardennais envisagent l’injection du biométhane : l’un est situé à Signy-L’Abbaye et a été retenu dans le dispositif d’aide national PPE (Plan de Performance énergétique), l’autre se trouve sur la commune de l’Echelle. La dynamique locale, impulsée par ces projets pilotes, a grandement contribué à faire avancer le sujet au niveau local et national. Espérons que la situation se débloque dans les mois à venir. En Allemagne, on compte déjà plusieurs sites d’injection de biogaz dans le réseau. D’ici 2030, le biogaz épuré devrait représenter 10 % de la consommation du pays. » (Sources : ale08)